Quand la saison estivale approche au Québec, la frénésie nous frappe, on devient tout enjoués et nous sommes impatients d'observer nos parterres verdirent et fleurirent ! C'est alors qu'on sort de la maison, on fait de plus longues promenades et on redécouvre notre territoire. En ayant des rongeurs herbivores à la maison, on porte alors tout naturellement plus d'attention à la végétation sauvage qui nous entoure et on se posera alors la fameuse question : "Hum... je ne sais pas si je pourrais donner "ça" à mon lapin ?". L'enjeu ici, c'est de savoir ce qu'est le "ça" !
Voici une liste non exhaustive des plantes que je cueille régulièrement pour les cochons d'inde et lapin. Cette liste et les informations sont en construction. Plus de référence sur mon site web.
Verge d'or du Canada (feuilles et fleurs, très appréciées, toutes les variétés)
Épervière précoce ou vulgaire (feuilles et fleurs, très appréciées)
Plantain majeur ou plantain lancéolé (très apprécié)
Pissenlit (bien connu, voir aussi cet article)
Silène enflé (frais est plus facile, on adore)
Oxalis* (on adore, on le donne en mélange)
Myosotis (Forget me Not)
Liondent d'automne (ressemble au pissenlit)
Feuilles de fraise (vous pouvez aussi donner les fleurs)
Framboisier (les feuilles)
Les pétales de rosier sauvage (je ne donne pas les feuilles pour ma part, je donne la pelure d'églantier, car le fruit contient des graines irritantes)
Ortie royale (attendre 15 à 20 minutes, l'effet urticant qui irrite et pique aura disparu. Cueillir avec des gants. L'ortie royale n'est pas la plus urticante). Seule l'ortie urticante a des propriétés thérapeutiques.
Menthe sauvage (douce ou poivrée)
Feuilles de quenouille (fraiches, ils adorent. La fleur de quenouille peut aussi être donnée fraiche)
Feuilles du plant de maïs (on vire fous avec ça. Peut se faire sécher et reste vert). Vous pouvez aussi donner les fannes de maïs que vous épluchez, mais donner les plus tendre.
Feuilles de tussilage (on adore aussi)
Achillée mille-feuille (feuilles et fleurs)
Calendula ou souci (tout, ils adorent, pour vos plates-bandes!)
Marguerite (fraiche, tige et feuille. La fleur peut se manger aussi, mais n'est pas nécessairement la fleur préférée ici).
Le trèfle et ses fleurs (Trèfle rouge, jaune, blanc, tr`fle pied de lièvre). Le trèfle Alsike ou hybride n'est pas conseillé car il pourrait contenir un champignon provoquant une moisissure causant des troubles digestifs). Autrement, les fleurs sont sucrées et appréciées. Les feuilles en mélange avec d'autres herbes et graminées sont parfaites.
Luzerne (Feuilles et fleurs, idem que pour le trèfle)
Le lotier (toute la plante, à donner en mélange. Contiens plus de tanin que d'autre plante. Qui est un vermifuge naturel)
Vesce Jargeau (on adore la fleur et la plante. Plus facile de le donner frais)
Chicorée sauvage (on adore, elle ressemble au laiteron des champs, mais a une fleur bleue)
Laiteron des champs (on adore, un peu caoutchouteux lors de la cueillette).
Fléole des prés, brome, paturin, chiendent, dactyle, agrostide, fétuque et autres graminées des champs
Jeunes plants d'orge, avoine, blé (céréales, on les cueilles avant que l'épis n'apparaisse).
Feuilles de bouleau
*Souvent les sites ne le recommandent pas à cause de sa teneur en oxalate qui pourrait favoriser les calculs urinaux. L'effet des oxalates, tout comme le calcium, n'est pas direct sur les cristaux et est évacuer parfois dans les selles ou dans l'urine. En le donnant en mélange, on évite les problèmes et les rongeurs adorent cette plante fraiche.
Autres que je n'ai pas cueillis mais appréciées :
Mélisse (si vous pouvez en faire pousser)
Échinacée (rarement sauvage, feuilles et fleurs)
Lavande
D'autres plantes peuvent être données, mais elles sont moins appréciées :
Épervière orange et épervière des prés (jaune)
Carotte sauvage (je n'ai pas testé la racine)
Thym sauvage
Mauve sauvage (mais les fleurs séchées sont appréciées)
Épilobe (feuilles appréciées, mais moins que la verge d'or)
Certaines de ces fleurs peuvent être utilisées pour décorer l'habitat des cage de hamsters, en plus des autres énimérées. Je n'ai pas tester pour le goût, mais elles sont non toxiques.
Sauge des bois
Roseau commun (Phragmit)
Rudbeckie voyante (sauvage)
Immortelle blanche sauvage
Lin
Centauré bleuet
Comme mentionné, cette liste n'est pas exhaustive. Elle représente les plantes que je cueille au Québec dans les terrains vagues au Bas-St-Laurent. Si une plante n'est pas nommée, cela ne veut pas dire qu'elle ne peut pas être donnée, c'est peut-être que je ne l'ai pas testée. Vous devez faire des recherches. Au fil de temps, je ferai aussi une liste des plantes à éviter.
Voici quelques plantes à éviter que l'on retrouve un peu partout (plus d'info à venir sur les raisons) :
Alpiste roseaux
Trèfle Alsike ou hybride
Moutarde des champs
Oseilles
Rhododendron
Bouton d'or (renoncule)
Rhubarbe
Lys, hémérocalles, jonquilles (les hémérocalles ne seraient pas interdites, mais je n'ai pas trouvé de sources fiables pour me prononcer. Alors j'évite).
Tulipe
J'aurais des réserves sur les plantes de parterres (hostas (les fleurs d'Hosta peuvent être données), astilbe et autres)
Cette liste n'est pas exhaustive
Comment identifier les plantes sauvages ?
Si vous n'avez pas étudié en horticulture, en agronomie ou en botanique, il est certainement très insécurisant d'identifier les plantes sauvages sans clé d'identification. Ce qui est bien, c'est qu'il existe maintenant des applications comme PlantNet qui nous facilitent la vie avec une simple prise de photo de notre plante. Personnellement, j'utilise simplement Google lens, avec son moteur de recherche à base de notre photo pour faire un premier tri.
Prendre la plante en photo et l'identifier sur le web, est suffisant ?
Évidemment, c'est une première étape ! Normalement, à partir d'une photo, Google vous propose quelques choix de plantes qui ressemblent à votre photo. Ce que j'aime de ce premier tri, c'est que nous avons aussi le nom latin des plantes proposées (le latin est la façon universelle de nommer les plantes et fleurs. Cette nomenclature nous permet alors de nous comprendre, peu importe notre langue). Il est donc beaucoup plus facile de poursuivre nos recherches par la suite. En faisant une recherche par le nom latin, on retrouve beaucoup plus de photos de la variété spécifique et on peut alors plus facilement comparer avec la nôtre.
Si je ne suis pas encore certaine, comment je peux m'assurer de l'identification ?
Ce qui est bien avec ces recherches, c'est qu'on aura aussi des informations sur la famille de la plante en question. On peut alors connaître les espèces de plantes apparentées à celle que nous avons et surtout, avoir de l'information sur leurs distinctions. En général, on peut rechercher des informations du type "ne pas confondre avec". Ainsi, nous pourrons mieux comprendre les petites nuances des clés d'identification.
Qu'est-ce que je dois regarder sur ma plante pour l'identifier ?
La botanique et les clefs d'identification sont quand même assez complexes et comportent un langage d'identification particulier. Sans connaître ce langage, vous pouvez quand même observer quelques aspects physiques typiques distinctifs chez certaines plantes. En voici quelques-uns :
Feuilles ou tige pubescente (charnues, elles peuvent avoir des poils ou un duvet)
Feuilles larges ou étroites (les graminées contenues dans le foin sont des plantes à feuilles étroites. Les plantes comme le trèfle sont des plantes à feuilles larges)
Le contour des feuilles (elles peuvent être roncinées (dentelées) comme les feuilles du pissenlit)
La période de floraison : Quand elle est végétative ou quand la floraison apparaît ?
Zone : À quel endroit la plante pousse ?
Des points d'identification un peu plus complexes à connaître, mais souvent pratiques :
Feuilles panachées ou maculées (souvent observées pour déterminer la variété précise de la plante. Le panaché désigne en général deux couleurs sur la feuille.)
La position des feuilles sur la plante (il y a plusieurs façons de nommer les façons d'ont sont disposées les feuilles sur la tige. Les plus simples sont opposées ou en alternances).
Le type de fleurs ou de fruits : Est-ce une grappe (comme des raisins ?), est-ce un épi (comme le foin de mil ?)
La texture de la feuille : est-ce qu'elle est un peu caoutchouteuse comme le laiteron des champs ?
Quelle est la hauteur ? : Est-ce qu'elle pousse dressée (comme la verge d'or) ou en talle (comme le plantain ?)
Évidemment, il existe énormément d'autre précision qui nous permet d'être certains à 100%. La nomenclature des parties de la plante (tige, pétiole...) et des parties de la fleur (pétale, étamine...) peut être intéressante à connaître afin de bien comprendre la description des différentes sources que l'on consulte. Tout dépend de notre zone de confort et de notre intérêt à poursuivre nos recherches !
Comment savoir si ma source est fiable ?
Internet est merveilleux, mais aussi il peut être tout à fait faux ou imprécis sans qu'on le sache ! Afin de s'assurer de la vérité sur les informations que l'on cherche, il est impératif de trouver des sources diverses, avec différents moteurs de recherches et différents mots clefs ! Faites-vous l'avocat du diable lors de vos recherches. Pourquoi ? Car si vous posez toujours les mêmes questions pour obtenir vos réponses, Google vous montrera toujours le même type de réponses pour vous réconforter. Lorsque vous trouvez des renseignements qui vous font douter, creusez ! Vous devez savoir pourquoi certaines recommandations sont mentionnées. Je déteste les sites qui ne donnent qu'une liste sans interprétations, sans source, car on ne sait jamais si ce sont une compréhension de l'auteur ou encore une reprise d'information d'une autre source incomplète. Lorsqu'un site me donne des références scientifiques ou encore m'explique chimiquement les pour et les contres d’effets des plantes, que je peux comparer sur d'autres sites fiables et que selon mes divers mots clefs et moteurs de recherches je trouve des infos qui corrobore, je commence à me sécuriser et je peux me faire une bonne tête sur le sujet.
A-t-on des exemples de sources fiables ?
En général, les sites gouvernementaux sont des sources fiables. Je vous donne ici quelques sites de références pour en apprendre sur certaines propriétés des plantes ainsi que sur leur identification :
Agriculture Canada (donne de l'information sur certaines toxicité)
Agriculture Ontario (super site, en français pour l'identification des mauvaises herbes culturales mais souvent bonne pour nos rongeurs).
Certains blogues (attention, les blogues de particuliers peuvent être bons, mais on doit quand même être prudent. Il faut consulter plusieurs afin de bien comprendre dans quel contexte l'article ou l'avis a été écris).
meerschweinchenwiese.de (site allemand, utilisez Google traduction)
OK, mais est-ce que je vais savoir si la plante est toxique ?
L'identification de la plante est une première étape ! La deuxième, c'est de savoir si la plante en question est toxique pour nos petits amours rongeurs ou non ! Encore une fois, c'est des recherches. Je fais souvent un premier tri avec cette question "toxicité pour" et je regarde ce qui sort. Je lis, je cherche à divers endroits et je me base sur la médecine des plantes. Je cherche toujours plus d'information lorsqu'un site me dit qu'une plante est toxique. Je cherche à savoir ce qui est toxique. La plupart du temps, les blogues personnels catégorisent une plante comme toxique parfois uniquement car elle contient du calcium ! Méfiez-vous de ce type de site. L'effet du calcium est beaucoup plus complexe que le simple fait de dire qu'une plante, comme les épinards, n'est pas recommandée à cause du calcium. Tout est une question de quantité, de dosage pour atteindre une toxicité ! Quand vous donnez les plantes en mélanges, il n'y a pas de problème au niveau du calcium.
Pas de risque à prendre ?
Plusieurs resteront craintifs et je peux tout à fait comprendre. Lorsque nous ne sommes par certain, mieux vaut s'abstenir. Cependant, poursuivez vos recherches et essayez de comprendre les principales familles de plantes pour lesquelles certaines mises en garde peuvent être émises.
Pourquoi me fierais-je à votre site ?
Les plantes que j'utilise dans mes mélanges sont sécuritaires et les références sont les mêmes sur plusieurs sites avec différents points de vue. Mais encore là, même sur ce qui est écrit et recommandé dans ce blogue, je vous invite fortement à ne pas prendre le tout comme la pure vérité. Mon site n'est pas un site gouvernemental. C'est un blogue personnel et les informations sont issues de mes recherches, de mes connaissances (je suis agronome) et de mon expérience qui évolue toujours ;-) Mon esprit scientifique me pousse à comprendre et à connaître et je suis en confiance avec ce que j'offre comme produit. Je n'offrirai jamais des aliments pour lesquels j'ai un doute, ce ne serait nullement à mon avantage. Ma formation et mon réseau de contacts m'avantagent et je le mets à profit pour vous !
C'est le temps de sortir !
Finalement, c'est à votre tour de sortir et cueillir ! Il me fera plaisir de vous aider à identifier une plante dans le doute ! La liste présentée plus haut n'est pas exhaustive, mais elle représente ce que je trouve au Québec et ce qui est apprécié des cochons d'inde et lapins, ainsi que des hamster, chinchilla et dégu ! Vous m'en donnerez des nouvelles !
Références :
Jardins Dugue (pour les parties de la plante)
Plantes.ca (pour l'identification)
Herbier du Québec (pour renseignement et identification)
Flore laurentienne (pour renseignements et identification)
Flore du Québec (pour renseignement et identification)
Véronique Gagnon est agronome et possède son entreprise (Complètement Dingue) où elle confectionne des friandises saines faites à base d'herbes issues de ses cueillettes. Visitez mont site completementdingue.com
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